Qui seraient les 3 gagnants de cette réforme des retraites ? 

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1. Le patronat 🤑

Si cette réforme passait ce serait une nouvelle fois à celles et ceux qui travaillent d’en payer le prix. Le patronat en sortirait totalement épargné, malgré des profits records encore cette année (plus de 80 milliards d’euros de dividendes versés aux entreprises du Cac40).

Pire, c’est pour financer des cadeaux au patronat sous la forme de baisse des impôts de production et d’exonérations sociales et fiscales, inefficaces pour l’emploi que le gouvernement défend cette réforme. Depuis 2021, il a enclenché la suppression de la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), soit une perte de 15 milliards d’euros chaque année pour les finances publiques . Cela est équivalent aux économies que veut faire le gouvernement sur nos retraites en augmentant l’âge de départ. 

2. Les sociétés d’assurances et les fonds de pension 🤮

La réforme va conduire à la baisse du niveau de nos pensions. Nous serons plus nombreux et nombreuses à partir avec une carrière incomplète. Nous subirons une perte de la surcote dont nous aurions bénéficié si nous avions travaillé au-delà de 64 ans par choix. Toutes les femmes qui ont eu des enfants perdront le bénéfice des “trimestres pour enfant” (majoration de durée d’assurance) qui leur permet de partir plus tôt sans perte de pension. 

Simulez l’effet de la réforme des retraites sur votre situation ici : https://nosretraites-simulateur-cas-types.netlify.app/

Quant à celles et ceux d’entre nous qui seront en arrêt maladie, en invalidité, au chômage ou au RSA avant d’atteindre l’âge légal de la retraite, notre niveau de vie sera fortement amoindri pendant ces périodes de précarité puis une fois à la retraite. 

Sur le temps long, si nous ne réussissons pas à imposer une autre réforme, le niveau de nos pensions va baisser.

Ainsi un cadre né en 1930, parti en 1989, bénéficiait en moyenne d’une retraite égale à 72 % de son dernier salaire alors qu’un cadre né en 1996 partirait à la retraite en 2062 avec 51 % de son dernier salaire.

Le secteur privé de la retraite par capitalisation n’attend que cela pour convaincre une nouvelle clientèle. Nos retraites représentent en effet une manne de plus de 300 milliards d’euros par an qui échappe, pour l’instant, au marché, car il repose sur le partage de nos richesses entre générations. 

Les dirigeants de sociétés d’assurances ne se cachent d’ailleurs pas, et en période de réforme des retraites les affichages publicitaires et autres “infomerciales” fleurissent dans la rue et sur les réseaux sociaux, la preuve.

Lors de la précédente réforme du gouvernement l’un des directeurs d’AXA qui préside aujourd’hui notre caisse de retraites complémentaires AGIRC-ARRCO, avait d’ailleurs affirmé ici “Une chose est sûre : chaque réforme est favorable à la prise de conscience et au développement de la capitalisation !” 

Or le gouvernement a fermé la porte à toute discussion sur les modalités de financement de notre système de retraites. La CGT a pourtant des propositions pour financer la retraite dès 60 ans avec 75 % du dernier salaire pour toutes et tous.

3. Ce gouvernement… pas franchement honnête. 🙃

La réforme des retraites intervient après le plafonnement de nos indemnités de licenciement (2017) et l’annonce pour 2023 de la réduction de 9 mois de la durée des indemnisations chômage des seniors et des expérimentations à venir du travail obligatoire pour les bénéficiaires du RSA. Si la réforme des retraites était adoptée, Emmanuel Macron et son gouvernement en profiteraient ensuite pour amplifier encore leurs attaques contre les droits des salarié·e·s et pour libéraliser nos services publics.

Tout est mis en œuvre pour que nous soyons contraint·es d’accepter n’importe quel travail et à n’importe quelles conditions. 

Or les cadres et professions intermédiaires de plus de 55 ans ont plus de difficultés que les autres à retrouver un emploi et doivent accepter des concessions importantes avant de pouvoir être embauché·es : 

  • – 9 cadres seniors sur 10 disent que c’est leur âge qui les désavantage dans leur recherche d’emploi (source : Apec)
  • – L’IGAS écrivait en 2012 que « chez les 50 ans ou plus, un niveau de diplôme supérieur au BAC +3 est associé à une plus forte part de chômage de longue durée que des niveaux d’études inférieurs » (source : Igas
  • – Les cadres seniors acceptent des concessions importantes pour prendre de nouveaux emplois : 68 % des cadres révisent leurs exigences à la baisse sur les responsabilités, 6/10 sont prêt·es à accepter un travail à temps partiel (source : Apec

Cette politique menée au nom du plein emploi et de la compétitivité des entreprises va tirer à la baisse l’ensemble des salaires, à commencer par ceux des cadres et des professions intermédiaires.


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